À la rencontre des plantes adaptogènes

À la rencontre des plantes adaptogènes

Sophie Pihan - Naturopathe et Massages - Vannes > La magie des plantes > À la rencontre des plantes adaptogènes

Pas toujours bien connues, les plantes adaptogènes ont l’avantage, comme leur nom l’indique, de s’adapter aux besoins de l’organisme qu’elles rencontrent.

Leur point commun ? Bien qu’elles aient toutes leurs spécificité, elles compensent toutes les déficiences et manques dont un organisme va souffrir face à un stress répété et/ou prolongé entrainant notamment une baisse de l’énergie et des capacités intellectuelles.
Elles vont aussi avoir des propriétés immuno-stimulantes !

Souvent issues de médecines ancéstrales, comme l’ayurvéda ou la médecine traditionnelle chinoise, elles sont finalement connues depuis longtemps dans leurs pays d’origine.

Partons donc à la rencontre de ces fabuleuses plantes adaptogènes…


La Maca


Pour commencer, laissez moi vous présenter la Maca !
Cette puissante racine nous vient tout droit du Pérou où elle est consommée depuis 2 000 ans !
C’est une puissante régulatrice hormonale et une grande tonique de la fertilité, masculine et féminine. La petite coquine stimule aussi la libido, histoire de mettre toutes ses chances de son côté.

Elle stimule la production et la maturation des follicules dans l’ovaire et favorise donc l’ovulation.
Les sportive.f.s en sont aussi très friand.e.s car elle améliore la récupération !
Enfin, elle est une grande stimulante énergétique. Parfaite pour éviter de démarrer une journée la tête dans le brouillard.

Comment la consommer ?
* En poudre : 1 à 10g par jour, dans vos smoothies, yaourts, compotes et petits déjeuners.
* En gélules : 2 à 6 gélules selon les dosages (500 mg max. par jour).
Pensez toujours à y aller progressivement, à vous fournir auprès de producteurs fiables (Sol Semilla en ce qui me concerne, par exemple) et consommez la Maca plutôt en début de journée car elle est stimulante.


L’Ashwagandha


Poursuivons notre parcours avec l’Ashwaganda, qui a un nom aussi imprononçable qu’elle est riche en bienfaits.
Si vous n’arrivez pas à prononcer son nom, pas de problème, on l’appelle aussi le Ginseng indien. Car c’est en effet une plante issue de la médecine ayurvédique.
Comme toutes les adaptogènes, l’Ashwagandha va permettre de réduire les effets du stress sur l’organisme et être régulatrice du système immunitaire.
Elle va aider à contenir les effets du cortisol, l’hormone du stress, qui, si elle est produite en grande quantité et pendant longtemps, peut avoir des effets délétères sur le corps.

Contrairement à la Maca, l’Ashwagandha ne va pas stimuler l’organisme, elle va plutôt aider à se calmer et à induire le sommeil.
Elle est également riche en anti-oxydants et va ainsi aider à lutter contre le vieillissement. Je vous avais dis qu’elle était intéressante, cette petite…
Elle régule aussi la glycémie !
Enfin, l’Ashwagandha va particulièrement aider à stimuler la thyroïde (qui en prend un sacré coup en cas de stress prolongé, croyez-moi…). Elle est donc particulièrement indiquée en cas d’hypothyroïdie… et à éviter en cas d’hyperthyroïdie !

Comment la consommer ?
* En poudre : 3 à 6g maximum par jour (commencez progressivement pour voir comment vous réagissez).
* En décoction (mettre la plante dans l’eau, faire bouillir l’eau et laisser pendant 10 minutes à couvert) : 15 à 30g par jour.
* En gélules (posologie en fonction de la concentration de plante) ou en teinture mère : 30 à 60 gouttes jusqu’à 3 fois par jour.


La Rhodiola

Notre série sur les adaptogènes ne fait que commencer et chaque plante a son petit secret.
Et c’est au tour de la Rhodiola de se présenter. Et cette fois-ci c’est en Sibérie, d’où elle est originaire, qu’elle nous fait voyager. On l’appelle « la racine d’or » : elle était même utilisée par les Vikings !

Mais alors, quels sont ses petits secrets ?
D’un côté, la Rhodiola a un effet énergisant : c’est un fortifiant général du corps qui permet d’améliorer la concentration et les performances du cerveau mais aussi de renforcer les capacités physiques et de faciliter la récupération sportive ainsi que l’endurance. Elle sera donc particulièrement indiquée chez les sportif.ve.s et notamment chez les sportif.ve.s d’endurance et d’ultra-endurance.

D’un autre côté, la Rhodiola peut aussi être très relaxantes et surtout harmonisant face au stress et à l’anxiété.
Et ce n’est pas tout, la Rhodiola a de nombreux autres bienfaits ! Elle améliore la circulation sanguine et harmonise les battements du coeur, elle ralentit le vieillissement cellulaire de la peau (!), elle favorise la bonne santé du système digestif et protège le foie contre les toxines. On comprend mieux son surnom maintenant, non ?
Comme toutes les adaptogènes, elle va finalement s’adapter à merveille aux besoins de votre corps au moment où vous la consommez. Et c’est bien ça le plus impressionnant !

Comment la consommer ?
* En gélules (posologie en fonction de la concentration de plante) ou en teinture mère : 80 gouttes le matin à jeun.
* En décoction de racine coupée (mettre la plante dans l’eau, faire bouillir l’eau et laisser pendant 10 minutes à couvert) : 1 à 2 cuillères à café (y aller progressivement au début) pour 1 demi litre d’eau, de préférence en début de journée.


La Griffonia

Ensuite, je vous présente encore une plante très intéressante et qui m’a beaucoup aidée personnellement, en tant qu’hypersensible et grande stressée (mais je me soigne, justement…).
Cette fois-ci, c’est une plante originaire d’Afrique de l’Ouest. Elle est précurseure du 5-HTP, un nom un peu barbare mais de grands effets car cet acide aminé participe à la fabrication de la sérotonine, aka l’hormone du bonheur.
J’ai retenu votre attention ? Bien, alors on continue…

Sérotonine ? Vous avez dis sérotonine ?
Dans la Griffonia, toutes les parties de la plante sont intéressantes à consommer (racine, tige, écorce, feuilles, fleurs et graines) mais ce sont les graines qui sont les plus concentrées en 5-HTP.
Maintenant que vous connaissez son rôle dans la synthèse de la sérotonine, vous ne serez pas étonné.e.s d’apprendre qu’elle est donc particulièrement indiquée en cas de troubles de l’humeur, d’angoisses et d’anxiété mais aussi de problèmes de sommeil.

Ce que vous aurez moins deviné, c’est que la Griffonia peut aussi être indiquée en cas de migraine.
Elle est aussi un bon coupe-faim, notamment en cas d’envies de sucre (qui sont souvent liées aux émotions, hein ?).

Comment la consommer ?
La Griffonia se prend plutôt en cure allant de 3 semaines à 3 mois maximum.
* En gélules : 3 gélules par jour (dosées à 500 mg) à prendre 30 min avant les repas avec un grand verre d’eau (histoire de préserver le système intestinal).
* La Griffonia peut se prendre en externe, en crème ou en pommades, car elle a aussi un fort pouvoir cicatrisant en cas de brûlures ou de plaies.
* On peut associer la Griffonia avec le Ginseng (dont je vous parlerai bientôt) en cas de déprime passagère ou avec le Eschscholtzia ou Pavot de Californie (dont je vous ai déjà parlé l’année dernière) en cas de troubles du sommeil.

Dernière chose : la Griffonia est à éviter chez les femmes enceintes et allaitantes, les personnes épileptiques et les enfants.


L’Eleuthérocoque

Je vous propose maintenant l’Éleuthérocoque !
Eh oui, c’est encore une racine. Mais cette fois-ci, elle nous vient de Sibérie. On l’appelle d’ailleurs aussi le Ginseng de Sibérie car il est le cousin du Ginseng « classique ». Elle est aussi utilisée depuis des millénaires par les chinois pour augmenter la longévité. Rien que ça !
Il doit ses propriétés adaptogènes à ses nombreux molécules (polysaccharides, composés phénoliques, etc.).

L’Éleuthérocoque est un stimulant général. Il est donc particulièrement indiqué pour les étudiants en cas de période de stress mais aussi pour favoriser les performances sportives (en amplifiant l’oxygénation des fibres musculaires) ou en période de convalescence.
En effet, c’est aussi un excellent stimulant du système immunitaire car il stimule la production de globules blancs. Donc parfait en prévention des maux de l’hiver (même si on en est loin pour l’instant).
Il aide aussi à la diminution du taux de (mauvais) cholestérol et stimule en fait l’ensemble du système endocrinien (glandes surrénales, sexuelles, etc.).
Il est aussi anti-inflammatoire.

Comment le consommer ?
L’Éleuthérocoque se consomme plutôt en poudre, issue de sa racine. Mais on peut aussi la consommer brut, en décoction.
* En décoction : 1 cuillère à café dans un bol d’eau matin et midi, à diluer dans de l’eau. On peut très bien l’associer au romarin pour potentialiser les effets des 2 plantes !
* En poudre : l’équivalent d’1 gramme par jour, en 1ère partie de journée.
* En teinture mère : 60 à 100 gouttes deux fois par jour, toujours en début de journée.
* En gélules : 2 le matin et le midi pendant le repas.

Attention : l’Éleuthérocoque est à éviter en cas d’hypertension ou de maladie auto-immune ainsi que chez les femmes enceintes et allaitantes, les personnes épileptiques et les personnes ayant des antécédents de cancer hormono-dépendants.


Le Basilic Sacré

Je vous présente maintenant une plante adaptogène issue de l’ayurveda. Pourtant, son nom nous rappelle une plante bien de chez nous.
Faites connaissance avec le merveilleux Basilic Sacré, dont le nom sanskrit signifie « incomparable » : tulsi. En Inde, elle est considérée comme « la Reine des plantes ». Ça annonce la couleur…

C’est une plante de la famille des Lamiaceae et donc proche du basilic. Elle est bonne à la fois pour le corps et l’esprit.
D’un côté, le Basilic Sacré est un grand ami de nos intestins et notamment de notre estomac. Il prévient les ulcères en régulant l’acidité gastrique et en augmentant la sécrétion de mucus dans l’estomac.
Le Basilic Sacré est un grand protecteur du foie. Il contribue à stabiliser la glycémie mais aussi le cholestérol ou l’hypertension (même si rien ne remplace une bonne hygiène de vie).
Le Basilic Sacré est un bon allié de notre système immunitaire car il possède des propriétés antivirales, antibactériennes et antifongiques. Il est donc un formidable barrage naturel contre les petites infections.
Le Basilic Sacré est très riche en antioxydants et en vitamines A et B.
Côté esprit, le Basilic Sacré sera aussi votre ami. Il possède des propriétés antidépressives et anxiolytiques qui permettent de soulager l’anxiété et d’améliorer les troubles de l’humeur.
Il a aussi un effet tonique général de l’organisme et, comme toute bonne plante adaptogène, aide à compenser les effets du stress physique et émotionnel sur l’organisme. Il clarifie le mental, à garder les idées claires.

Comment le consommer ?
* Sous la forme de feuilles fraiches : 5g pour 1/2 L d’eau à infuser pendant 10 min, jusqu’à 3 tasses/jour.
* En gélules : en fonction du dosage, bien respecter la posologie indiquée voire commencer en la divisant par 2.

Attention : la consommation de Basilic Sacré se fait en cure, ne pas dépasser plus de 15 jours de prise.
Il est déconseillé au femmes enceintes. Renseignez-vous avant de le consommer, notamment si vous prenez des médicaments (anti-coagulants, hypoglycémiants, etc.).


Le Reishi

Voici venir une plante adaptogène très intéressante et encore peu connue. Il s’agit en fait d’un champignon asiatique à la forme circulaire et aux couleurs orangées.
Utilisé depuis bien longtemps par la médecine traditionnelle chinoise pour soutenir l’organisme et son énergie vitale, le Reishi a donc largement sa place dans la grande famille des adaptogènes. Il est d’ailleurs souvent présenté comme le champignon de la longévité, voire de l’immortalité.

Tout d’abord, le Reishi contient de nombreux nutriments et minéraux (calcium, potassium, phosphore, vitamines du groupes B etc.). Sans oublier son fort pouvoir anti-oxydant !
Le Reishi est aussi un grand protecteur du coeur et du système cardiovasculaire. Il contribue donc à lutter contre les troubles de la circulation, contre l’hypertension artérielle ou contre l’athérosclérose. Et il aide aussi à réduire le taux de cholestérol !
D’une manière générale, le Reishi aide à lutter contre la fatigue et à stimuler les défenses naturelles de l’organisme. En fait, c’est sûrement une des plantes adaptogènes les plus intéressantes pour le système immunitaire !
Enfin, le Reishi serait intéressant pour soulager les personnes atteintes d’arthrite ou de polyarthrite rhumatoïde.

Comment le consommer ?
* En gélules : en fonction du dosage, bien respecter la posologie indiquée voir commencer en divisant celle-ci par 2.
Il est souvent associé à d’autres champignons aux vertus similaires, comme le shiitaké ou le maïtaké.

Attention : la consommation de Reishi est déconseillée aux personnes sous immunosuppresseurs, aux personnes souffrant d’hypotension (puisqu’il a un effet hypotenseur). Et comme il a un effet anti-coagulant, il sera à éviter avant toute intervention chirurgicale. Il est également déconseillé aux femmes enceintes et allaitantes.

Veillez également à bien vous renseigner sur l’orginie du Reishi que vous consommez. Extrêmement rare à l’état sauvage, il vaut mieux opter pour des producteurs respectueux de l’environnement et du produit, répondant aux normes européennes et françaises.


L’Astragale

Nous voilà face à une nouvelle plante nous venant de Chine et dont on consomme également la racine.
C’est en fait une légumineuse de la famille des Fabaceae.
Elle est principalement reconnue pour ses vertus tonifiantes et stimulantes de l’organisme en général.
Utilisée depuis des millénaires en Chine, elle soutient fortement le système immunitaire.

Mais l’Astragale stimule aussi le système hormonal. Elle est donc particulièrement adaptée en soutien lors d’un burn-out ou d’un surmenage.
L’Astragale est également très riche en minéraux : zinc, fer, cuivre et calcium, principalement !
L’Astragale est aussi connue pour ses vertus sur les systèmes cardiovasculaire et respiratoire. En effet, elle aide à renforcer le coeur et la circulation sanguine et à lutter contre les affections respiratoires (grippe, bronchite, etc.).
De plus, elle protège le foie & les reins et aurait même des effets anti-cancéreux !
Et le meilleur pour la fin : l’Astragale est considérée comme la plante anti-âge par excellence, grâce à toutes les vertus déjà citées et à ses nombreux constituants (flavonoïdes, polysaccharides, etc.).

Mais elle a tout pour plaire, cette chère Astragale ! 😎

Comment la consommer ?
* En décoction : 5g de racine séchée pour 1/2 litre d’eau, jusqu’à 3 tasses/jour.
* En poudre : 4 à 5g/ jour dans un verre d’eau, un yaourt, un smoothie, une compote…
* En teinture-mère : 2 à 4ml sous la langue 3 fois par jour.

Quelles contre-indications ?
* Comme elle stimule le système immunitaire, l’Astragale est à éviter si vous prenez des immunosuppresseurs ou si vous souffrez d’une maladie auto-immune.
* À éviter par les femmes enceintes et allaitantes.
* L’Astragale peut avoir des interactions avec certains médicaments (notamment les anti-coagulants) : je vous conseille de vous renseigner si c’est le cas !
* On privilégie la consommation de l’Astragale sous la forme de cure de 3 semaines maximum et plutôt en prévention.

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